Lorsqu'en 1895, un tout jeune physicien français, Jean Perrin, démontra de façon indiscutable l'existence de l'électron, il était loin de pouvoir imaginer l'importance de l'impact social de sa découverte.

Moins d'un siècle plus tard, l'électron est devenu un moyen de transport très répandu. Il profile à distance des visages, des messages, des graphiques; il reconstitue les intonations de la voix humaine; il divertit les uns; il enseigne à d'autres; il relie les villes aux campagnes…Particule d'une étonnante mobilité, l'électron s'avère un facteur de mutation en profondeur de l'organisation de la vie humaine.

Et voici que sans que chacun s'en rende compte tout à fait compte à force de regarder la télévision, de faire usage de cartes de crédit, de téléphoner à longueur de journée, de recourir à des satellites, des micro, des mini et des super ordinateurs, ce même électron est en train de transformer une société tout entière.

Au début des années 1960, les experts s'entendaient pour prédire qu'à la société industrielle succéderait la société postindustrielle. Louis Brunel démontre ici qu'en fait nous vivons déjà au seuil d'une véritable société de l'information née du somptueux mariage des récentes technologies des communications. Qui plus est, l'industrie des communications est en train de dépasser les autres industries pas sa contribution au produit national brut.

Mais il ne faudrait pas, continue Louis Brunel, que des machines conçues pour permettre aux hommes de communiquer entre eux sans frontières, contribuent à recréer une nouvelle inégalité : celle de l'information.